Savez vous que 50 % de notre énergie est dépensée chaque jour pour la digestion et assimilation ? C’est l’hygiéniste, Herbert Shelton qui concocta à la fin du 19e, aux Etats-Unis, un plan d’ hygiène alimentaire favorable à la santé. Le but étant d’accroître notre énergie vitale pour d’autres activités organiques, physique ou intellectuelles. Et ainsi d’abaisser ce taux.
À partir de là, plusieurs règles s’imposent. Les incompatibilités alimentaires et le régime dissocié en naturopathie sont-ils applicables pour tous? Si vous souffrez d’inconforts digestifs, ces conseils vous sont destinés car vous verrez qu’il est inutile de suivre ces indications à la lettre pour tous et sur du long terme sous peine de carences importantes. Néanmoins, ils peuvent être intéressant sur une période, en cure, pas plus d’un à deux mois ou en cas de pathologie.
Les bases de la dissociation alimentaire en naturopathie
Manger moins
Depuis l’industrialisation d’après guerre, la société actuelle consomme trop et toujours plus de nourriture et de mauvaise qualité. Il est important de rappeler qu’à la fin du repas, vous sortiez de table avec une légère faim. Prenez aussi l’habitude de ne jamais vous resservir.
Manger des aliments vitalisants de très bonne qualité
L’important est de varier et d’alterner entre aliments cuits et crus. Si vous ne mangez pas exclusivement des aliments cuits, vous éviterez ainsi d’être carencé en vitamines, minéraux, enzymes et oligo-éléments.
En naturopathie nous qualifions les aliments crus de vivants et les aliments cuits de morts.
Il est intéressant par exemple de prendre en apéritif un jus de légumes. Il permettra d’apporter les vitamines, oligo-éléments, minéraux et enzymes vous permettant la digestion des aliments cuits.
Les crudités sous formes de salades composées, avec des graines germées sont un concentré d’éléments revitalisants. À consommer toujours en début de repas pour éviter l’hyperleucocytose digestive.
Tous les aliments raffinés devraient être remplacés par des aliments complets ou demi-complets. En effet, les aliments raffinés ne possèdent quasiment plus d’éléments nutritifs. Les aliments complets et demi-complets sont de bien meilleurs sources. Les vitamines, oligoéléments, minéraux, enzymes, et acides gras assimilables.
Il est intéressant d’ intégrer chaque jour des céréales complètes, mais aussi les huiles pressées à froid. De consommer du sel gris de Guérande à la place du sel raffiné et du sucre complet à la place du sucre blanc. Tous ces aliments doivent être choisis bio pour ne pas être chargés en pesticides qui se logent principalement dans les écorces des céréales notammea co.
Diminuer les protéines animales
La consommation régulière de protéines animales apportent à l’organisme de trop grandes quantités de toxines et des graisses de mauvaise qualité. Les meilleurs sources sont le poisson, la volaille et les oeufs. Un jaune d’œuf frais cru au dernier moment sur du riz, des légumes ou le manger à la coque est la meilleure façon de bénéficier de tous ses apports notamment en oméga-3.
Un mélange de céréales et de légumineuses peut remplacer un bon steak en terme d’apport protéique.
Du riz semi-complet avec des lentilles corail, ou des haricots rouges sont de bonnes alternatives contenant l’ensemble des acides aminés. Par exemple, les légumes cuits avec semoule et pois chiches (le couscous végétarien).
Le Régime Dissocié en naturopathie : les 7 règles
règle n°1 : mastiquez.
C’est du bon sens. Tout le monde le sait, mais personne ne le fait. Avant de sortir la grosse artillerie avec les plantes médicinales, de vouloir drainer les émonctoires, utiliser la gemmothérapie, revenons à la base. Nombres de maladies chroniques générant toujours plus d’anxiété pourraient être grandement améliorées si nous prenions le temps de mastiquer chaque bouchée correctement.
Conseils et astuces :
- Idéalement, essayez de mâcher 20 à 30 fois avant d’avaler votre bouchée.
- Allez-y par étapes en vous fixant votre propre objectif.
- Ne vous forcez jamais afin que cela ne soit pas désagréable.
Quelques astuces pour ralentir la mastication:
- Posez votre fourchette entre chaque bouchée.
- Posez votre dos contre le dossier de votre chaise régulièrement.
- Respirez bien entre chaque bouchée.
- Prenez le temps d’observer chaque aliment et d’apprécier sa saveur.
Les avantages
- L’action enzymatique sur vos aliments sera plus efficace.
- Bien mastiquer assure une bonne action mécanique sur les aliments ingérés et donc une meilleure digestion.
- La bonne mastication diminue le travail digestif et donc limite les ballonnements et les coups de fatigue après le repas.
- Elle contribue à amener la satiété plus vite, en conséquence, cela favorise l’amaigrissement en douceur.
- Vous assurez votre entretien dentaire, car la masse musculaire travaille mieux et permet d’entretenir la qualité de la gencive.
- Vous porterez un autre regard sur l’aliment .Vous subirez moins de compulsions sur les aliments réconfortants, vous mangez en conscience en prenant le temps de déguster chaque aliment.
- Une bonne mastication assure une meilleure assimilation des aliments donc vous soufrerez moins de carences.
- Enfin, la salive sécrète une substance proche de la morphine, c’est donc un anti douleur bon pour le moral!
Règle n°2 : mangez vos fruits en dehors de repas
Les fruits peuvent appartenir à 3 catégories différentes :
- Les acides : Ce sont les plus aqueux, très riche en eau donc et peu sucré avec peu de fibres. Ce sont les plus détoxinants. Ils se digèrent en moyenne en 1 h. Ce sont les fruits au goût acide (les citrons, les ananas, les kiwis, les cerises, les poires, les nectarines, les grenades, les abricots, les fraises, les prunes, les oranges, les framboises, les mandarines et tomates. Ils ne sont pas à considérer comme des acides forts (les légumineuses, les produits laitiers et la viande rouge le sont.)
Ce sont des acides faibles qui sont facilement oxydés par les poumons lors de la respiration. C’est un souci pour les personnes qui les oxydent mal. Un bon test pour le vérifier est de boire un jus de citron avec un peu d’eau et voir comment vous vous sentez au bout d’une demi-heure. Si vous avez des maux de ventre, que vous êtes fatigués, ou frileux, c’est qu’une faiblesse organique est présente. C’est parfois le cas des personnes au profil neuro arthritique. - Les neutres : ils sont un peu plus sucrés et contiennent plus de fibres donc ils sont plus nourrissants, mais moins nettoyants. Ce sont par exemple les mangues, les poires, les nectarines, les litchis.
- Les sucrés : ils se digèrent beaucoup plus lentement car ils sont très riches, en fibres et en minéraux. Ce sont les bananes, les figues, les kakis, les papayes.
Il y a certains fruits qui doivent se consommer seuls pour ne pas perturber le système digestif. C’est le cas du melon et de la pastèque. Ils sont très riches en eau et se digèrent très rapidement. Ce sont les fruits les plus détoxinants.
À savoir : le citron peut-être consommé avec les protéines.
La spécificité des fruits
Consommez les fruits dit neutres avec les fruits sucrés ou les fruits acides, mais Attention, les fruits sucrés ne peuvent pas être consommés avec les fruits acides !
Si vous mangez des fruits en dehors des repas, sachez que vous pouvez les combiner avec des légumes ou des oléagineux.
En fin de repas, ils fermentent, se transforment en sucre et en alcool par la suite. C’est votre foie qui en pâtira !
Donc les fruits, c’est soit 30 mn avant pour les plus aqueux et acides, soit 5h après le repas pour les plus sucrés. Idéalement, je les conseille souvent en collation de 17 h.
Règle n°3 : ne mélangez pas les protéines avec les glucides en grande quantité (céréales/farineux/féculents, mais aussi les fruits !)
Ces nutriments ont besoin de pH différents pour être digérés et assimilés correctement. En les mélangeant, l’estomac va couper la poire en deux et s’adapter avec un pH intermédiaire. Ce dernier ne conviendra ni aux protéines, ni aux glucides et aucun des deux ne sera digérés correctement. Ainsi, ils vont stagner et ralentir considérablement la vidange gastrique. Cela se traduit par de la fermentation issue de la dégradation des glucides dans le colon droit. Ou de la putréfaction issue de la dégradation des protéines dans le colon gauche.
De même, les enzymes pour dégrader les aliments en nutriments assimilables sont différentes. Une enzyme s’occupe que d’un type d’aliment.
Règle n°4 : Choisissez de bonnes graisses car les matières grasses réduisent considérablement la vidange gastrique.
Des lipides de qualité mais sans excès doivent accompagner les aliments. Comme les huiles crues bio comme l’huile de chanvre, de cameline et de lin. A conserver au réfrigérateur et ne jamais cuire.
Règle n°5 : Consommez les légumes verts avec les glucides. (céréales/farineux/féculents)
Règle n°6 : Consommez les légumes verts avec les protéines.
Règle n°7 : le miel cru ne se consomme qu’avec un thé ou une infusion.
Vous avez vu les 7 règles du régime dissocié pour éviter les Incompatibilités Alimentaires.
L’alimentation dissociée, fausse bonne idée?
En naturopathie, cette dissociation alimentaire pourrait s’apparenter à la monodiète, c’est à dire à la consommation d’un seul aliment sur une ou plusieurs journées. Le but est une mise au repos du système digestif et ainsi une économie d’énergie. C’est un bon outil lorsque des problématiques digestives sont constatées.
L’intérêt d’une monodiète est d’alléger le système digestif, pour augmenter la qualité de digestion et économiser l’énergie vitale. La monodiète se pratique donc sur une durée déterminée lorsque nous avons des difficultés à digérer.
Les problématiques du régime dissocié
en naturopathie
Les problématiques du régime dissocié sur le long terme, ce sont la création de carences et la génération des toxines. De surcroît, la digestion s’accélère, ne laissant pas le temps nécessaire à l’intestin grêle d’assimiler les nutriments. En conséquence, sachant que les glucides sont la principale source d’énergie de l’organisme, il va devoir recourir à une solution de secours pour trouver une source de production d’énergie, à savoir la b-oxydation et la néoglucogénèse.
En l’absence de glucides l’organisme se voit priver de sa source énergétique de base (le glucose, nécessaire pour la production d’ATP ou énergie).
Ainsi, il doit donc recourir à des systèmes de secours pour sa production d’énergie : la néoglucogénèse et la b-oxydation :
- Cela aura pour effet lors d’un repas protéiné mais en l’absence de glucides, la désamination de l’ensemble d’acides aminés par le foie. Cela conduira à une augmentation de la production d’urée et une carence de protéines. De plus, les muscles seront pillés en réserve de glucose, ce qui aura pour conséquence la fonte de la masse musculaire, donc un amaigrissement.
- Si les lipides sont absents d’un repas, un mécanisme d’utilisation des lipides sera mis en place pour fournir l’énergie (ATP): la b-oxydation. Cela conduira à la production de corps cétoniques en grande quantité. Sur une longue période
Il est donc contre productif de vouloir épargner le système digestif pour ne pas produire de toxines au niveau de l’intestin si un autre système qui produit lui aussi des déchets toxiques.
Régime dissocié en naturopathie, les grandes lignes
Pour vous permettre d’y voir plus clair, j’ai repris ci-dessous, un tableau émanant d’un livre de Daniel KIEFFER, reprenant les bonnes associations alimentaires en naturopathie qui permettent une bonne assimilation.
Les combinaisons suivantes ne sont pas favorables:
Protéines fortes | Farineux forts |
Poisson, steak, volaille, crustacé, fromage cuit, oeuf | Riz, pâte, avoine, épeautre, blé, orge, seigle, pain, sarrasin, millet |
Les combinaisons tolérées sur le plan digestif :
Protéines fortes | Amidons faibles |
Poisson, crustacé, steak, volaille, fromage cuit, oeuf | Potiron, patate douce, pomme de terre, châtaigne |
Protéines faibles | Farineux forts |
Soja, lentille, tempeh, sésame, tofu, champignon, pois frais, amande, noix, noisette, algue | Sarrasin, millet, pâtes, épautre, orge, avoine, seigle, pain, blé |
Pour finir, je pense que tous les extrêmes sont inadaptés. En effet, je trouve certains principes de Shelton très bénéfiques, mais cette manière de composer ces menus, poussée à l’extrême, atteint vite ses limites. Si en plus vous optez pour un régime dissocié végétarien, la tâche se complexifie encore d’avantage au risque de créer en plus des carences, une frustration (lit de la compulsion).
Ne perdons pas de vue que la fonction première de l’association efficiente des aliments est de pouvoir nourrir nos cellules. Il faut donc trouver l’équilibre pertinent entre digestion et assimilation. Il est intéressant de s’inspirer des recherches de Shelton tout en gardant à l’esprit que l’assimilation est de primordiale importance.
Votre naturopathe à Lyon
Vous avez vu les bienfaits et les faiblesses du régime dissocié en naturopathie. La naturopathie est une médecine traditionnelle naturelle qui peut vous aider à poser les bases d’une alimentation saine et équilibrée. Pour autant, elle n’est pas l’unique socle sur lequel repose la pratique de cette médecine naturelle. La gestion psycho-émotionnelle, l’exercice physique, la phytothérapie et l’aromathérapie peuvent intervenir en complément du programme. Votre naturopathe est à même de rétablir un déséquilibre en vous prodiguant de précieux conseils et des ressources complètes.
Ces quelques conseils en nutrition santé vous auront certainement convaincus de l’utilité de faire appel à une naturopathe. Si vous souhaitez explorer d’autres articles en lien avec l’alimentation saine, la gestion du stress et la prévention, je vous conseille de parcourir le blog de la naturopathie.
Vous cherchez une naturopathe à Lyon ? J’exerce au cœur du département du Rhône. Mon cabinet se situe à Lyon 6, jouxtant Villeurbanne . Je vous accueillerai avec plaisir pour échanger sur votre accompagnement dans un cadre chaleureux.