Vos règles sont aux abonnés absents depuis plusieurs mois à cause du SOPK ? Ne plus avoir ses règles alors que vous êtes en âge de les avoir, n’est pas une situation normale, même si cela est parfois banalisé et jugé non problématique. Dès lors, c’est un problème à prendre au sérieux. Découvrez comment retrouver ses règles quand on a le SOPK.
Est-il grave de ne pas avoir ses règles et quelles en sont les conséquences ?
Sujet banalisé, nous ne mesurons parfois pas l’impact de l’absence de menstruations sur notre organisme. Pourtant, les conséquences sont nombreuses comme par exemple:
- L’infertilité,
- L’ostéoporose est fréquente et une sérieuse conséquence de l’aménorrhée, car elle survient alors à un âge très jeune,
- La chute de cheveux,
- Une absence de libido,
- Une peau particulièrement déshydratée et sèche et donc plus sujette au vieillissement prématuré.
Quelles hormones jouent un rôle sur le cycle menstruel ?
Rappel sur le fonctionnement du cycle féminin
Tout débute au niveau de l’hypothalamus. Cette zone, située au cœur du cerveau, fait le lien entre le système nerveux autonome (ou végétatif) et le système endocrinien, permettant ainsi la synthèse et les productions hormonales.
La toute première sécrétion concerne la Gonadotropin Releasing Hormone (GnRH). Le message est ainsi transmis à l’hypophyse, c’est le deuxième maillon de la chaîne la plus importante, car c’est bien lui qui contrôle le fonctionnement de la plupart des autres glandes du système hormonal.
Ensuite et concernant le cycle menstruel, l’hypophyse va secréter 2 hormones:
– l’hormone lutéinisante (la LH),
– l’hormone folliculostimulante (la FSH).
Une fois la LH et la FSH relâchées, elles favorisent:
- Le développement d’un follicule dominant,
- Le déclenchement de l’ovulation,
- La sécrétion de progestérone par le corps jaune,
- et l’arrivée des règles, s’il n’y a pas eu de fécondation.
Oestrogènes et progestérone: les stars du cycle
Les oestrogènes : Ce sont les hormones féminines dont la principale, l’estradiol, est produite essentiellement par les ovaires, et agit sur beaucoup de tissus comme par exemple:
- Le système uro-génital,
- La peau et les muqueuses,
- Le squelette,
- le cerveau,
- Le système digestif,
- Le système cardiovasculaire.
La progestérone : C’est une hormone stéroïdienne qui a la spécificité d’être sécrétée par le corps jaune. C’est bien le follicule vidé de son ovule qui va se transformer et devenir une glande endocrine: le corps jaune. Pendant quelques jours, le corps jaune va secréter une peu d’oestrogènes mais surtout beaucoup de progestérone. Si aucune fécondation n’a eu lieu, la production de progestérone va s’effondrer jusqu’à épuisement complet. L’endomètre se délabre et annonce l’arrivée des menstruations.
Le cycle menstruel dans le cadre du SOPK
Cette jolie partition s’exécute telle une valse sur un cycle qui ne connaît pas de problématiques particulières.
Dans le cadre du SOPK, certaines notes de musique souhaitent briller plus que les autres, nous allons le voir ensemble.
En premier lieu, le taux de LH étant toujours au plafond, la hausse de sécrétion permettant de déclencher l’ovulation ne peut pas avoir lieu sans compter que le taux de FSH, restera lui aussi stable, ne permettant pas non plus d’ovulation. On parle d’anovulation lorsque les ovaires ne libèrent pas d’ovule au cours d’un cycle menstruel. Cela a pour conséquence de créer des cycles anovulatoires, donc sans ovulation. Dans le cas du SOPK, l’anovulation peut être chronique : cela signifie qu’une femme n’ovule pas pendant un grand nombre de ses cycles (avec potentiellement une aménorrhée elle aussi chronique).
D’autres hormones peuvent venir déséquilibrer le cycle jusqu’à ne plus avoir de cycle, donc ne plus avoir de règles du tout. Je pense notamment à la prolactine et aux hormones thyroïdiennes, je vous explique un peu plus bas le mécanisme, mais je vais revenir en premier lieu sur les causes de l’absence de règles lorsque l’on est affectée par le SOPK.
Pourquoi une femme n’a plus ses règles dans le cadre du SOPK ?
Dans le cadre sur SOPK, la situation se complique lorsque les hormones androgènes (hormones stéroïdiennes) se manifestent de trop. Ce sont elles, en partie, qui vont participer à déséquilibrer l’équilibre hormonal central, ovarien et donc le cycle menstruel.
Les 3 hormones principales concernées sont:
- la testostérone,
- la delta 4 androsténédione,
- la DHEA.
Pour autant tout n’est pas si simple, car pour vérifier si vous êtes touchées par le SOPK, votre médecin ou gynécologue conduira un bilan étiologique rigoureux, pour exclure toutes les autres causes d’hyperandrogénie.
En outre, il demandera certainement une biologie pour valider l’hyperandrogénie qui se révèlera par :
- Un taux d’hormones androgènes élevés (DHEA, DHEA-S, DHT/androstanolone, testostérone..),
- Au moins 12 follicules de 2 à 9 millimètres chacun et/ou un volume ovarien supérieur à 10 ml, ovaires d’aspect multifolliculaires à l’échographie,
- Des cycles menstruels irréguliers, anovulatoires (sans ovulation) ou complètement absents (aménorrhées).
Ces hormones androgènes se manifestent par des manifestations cliniques particulièrement virilisantes comme:
- La pilosité excessive,
- L’acné avec une surproduction de sébum,
- Une alopécie (perte de cheveux).
Quelles sont les autres hormones qui peuvent vous empêcher d’avoir vos règles dans le cadre du SOPK?
La prolactine :
Nous connaissons bien cette hormone car son rôle principal est de stimuler les lobules des glandes mammaires pour produire du lait en période d’allaitement, son taux est donc augmenté pendant la grossesse pour préparer la lactation.
Une hyperprolactinémie est une des particularités que l’on peut observer en cas de syndrome des ovaires polykystiques.
Les conséquences de ce taux anormalement élevé de prolactine entraînent des cycles menstruels irréguliers ou absents (aménorrhée), un écoulement de lait au niveau des seins et une hypofertilité.
La découverte concomitante d’une hyperprolactinémie et d’un syndrome des ovaires polymicrokystiques (SOPK) n’est pas rare au cours d’un bilan lorsque le cycle connaît des troubles.
Si vos analyses mettent en évidence une hyperprolactinémie, votre médecin vous fera très certainement des examens plus poussés pour identifier s’il n’y a pas une autre cause que le sopk quant à cette hausse de prolactine comme une hypothyroïdie pour les causes les plus fréquentes.
En effet, les hyperprolactinémies peuvent soit mimer soit masquer un SOPK (tout comme également d’autres déséquilibres hormonaux et notamment l’hypothyroïdie, encore elle! ).
A toute information utile, la normalité d’un taux de prolactine est situé entre 5 et 20 ng/mL.
Je souhaite ajouter une petite nuance qui peut avoir son importance. Il faut savoir que le taux de prolactine est énormément impacté par le stress et s’élève sans qu’il n’y ait de problème particulier quant à sa sécrétion.
D’ailleurs, lorsque vous effectuez une biologie sanguine en laboratoire pour vérifier ce taux, l’équipe vous proposera de vous allonger pour que vous soyez le plus calme possible afin d’avoir un taux qui soit, de ce fait, le plus normalisé possible. On la dose généralement en début de cycle (loin de l’ovulation), tôt en matinée.
Les hormones thyroïdiennes :
Toujours secrétée par l’hypophyse, la TSH a pour mission de réguler les hormones thyroïdiennes (la T3 et la T4) présentes dans la circulation sanguine. Elle s’élève pour venir stimuler la thyroïde à en fabriquer plus lorsque le taux n’est pas suffisant (la TSH augmente) ou elle freine cette production lorsque leur présence est trop importante (dans ce cas la TSH baisse). Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle crucial tout au long de la vie, et même in vitro, car elles participent au développement cérébral du fœtus.
La thyroïde régule le niveau global d’activité et de dépense en énergie de l’organisme en stimulant le cœur et le cerveau. C’est pour cela qu’on parle très fréquemment du rôle de chef d’orchestre car finalement peu de sphères échappent à son contrôle et le cycle menstruel ne fait pas exception à cette règle!
En cas de déséquilibre thyroïdien, les menstruations peuvent être irrégulières, trop abondantes (la coagulation est moins performante), voire disparaître car le cycle ovulatoire est impacté (conséquence d’une possible hausse de prolactine, ou des androgènes et oestrogènes).
L’ovulation ne se déroule donc pas de manière correcte, ou n’a pas lieu du tout, on parle dans ce cas d’anovulation.
Quelles solutions pour retrouver naturellement ses règles avec un SOPK?
Faire baisser la résistance à l’insuline
Si comme 70% des femmes souffrant du SOPK vous êtes résistante à l’insuline, ce sera le premier point à travailler dans votre plan d’action car c’est l’excès d’insuline qui vient déséquilibrer la sécrétion des hormones hypophysaires en abaissant la sécrétion de FSH et en augmentant la sécrétion de LH. C’est une des caractéristique majeure à l’origine des cycles irréguliers et des aménorrhées.
Cette résistance à l’insuline joue également un rôle auprès de l’hormone qui lie les oestrogènes et la testostérone: la SHBG.
Lorsque le taux circulant dans le sang de cette hormone s’abaisse, la testostérone dite libre augmente, causant ainsi des manifestations androgéniques fragilisant les follicules.
Pour travailler la résistance à l’insuline, il faudra rééduquer les récepteurs des cellules à redevenir sensibles au message de l’insuline.
Pour se faire, la clé réside dans l’association d’activités physiques et sportives couplées à une alimentation composée de fibres, protéines, glucides et un peu de lipides, à chaque repas en travaillant la charge glycémique de ces derniers.
Les plantes sont aussi des alliées très intéressantes comme la cannelle, la berbérine (sous contrôle), et la gymnéma (Gymnema (Marsdenia sylvestris).
Le chrome et le zinc sont des oligo-éléments intéressants car ils augmentent l’efficacité de l’insuline et contribuent ainsi à la régulation du taux de sucre dans le sang, tout comme le magnésium (minéral) par ailleurs.
Régulariser le cycle ovulatoire pour retrouver ses menstruations
C’est le point d’orgue pour retrouver ses règles quand on a le sopk. Régulariser le cycle cela veut dire lui permettre d’ovuler de manière régulière.
Pour cela, il va falloir revoir de manière globale et méticuleusement l’hygiène de vie globale que cela soit au niveau du sommeil, de la gestion de stress, de l’activité physique ou bien encore de l’alimentation. Parfois, la perte ou prise de poids (selon les cas) permet un retour de l’ovulation mais ce n’est pas la solution à chaque fois.
Souvent la prise de compléments alimentaires et de plantes aideront au retour des menstruations.
Concernant les compléments alimentaires, l’inositol donne des résultats intéressants sur la régularisation du cycle menstruel.
Les plantes peuvent aussi grandement aider à rétablir un cycle notamment avec le gattilier, l’alchémille, le trèfle rouge, l’achillée millefeuille, la sauge, etc.
Néanmoins, le mieux est de ne pas jouer à l’apprentie sorcière, car les plantes, tout comme les compléments alimentaires, peuvent ne pas être appropriés à votre profil hormonal. N’hésitez donc pas à vous faire accompagner par un professionnel spécialisé. Lui seul saura faire des préconisations méticuleuses pour relancer une ovulation plus régulière et ainsi retrouver vos règles malgré le SOPK.
Travailler sa vulnérabilité au stress
Le cortisol est l’hormone produite par les glandes surrénales. Elle est appelée l’hormone du stress car elle permet avec d’autres hormones (les catécholamines) de faire face à tout événement considéré comme stressant pour l’organisme.
C’est aussi l’hormone de l’adaptation et lorsque celle-ci est sécrétée au long court, pour n’importe quelle raison, mais particulièrement lors d’une suradaptation , les ennuis commencent!
Dès lors, le cortisol en excès va impacter les sécrétions hypothalamo-hypophysaires, mais également impacter la production des hormones thyroïdiennes, abaisser le taux de progestérone, générer de l’inflammation, etc.
Un autre point crucial est de souligner l’importance du sommeil dans la régularité des cycles. Pour l’améliorer naturellement rien de mieux que de rééduquer notre glande pinéale à la lumière naturelle. Le magnésium et le griffonia peuvent également aider à la production de mélatonine tout comme un goûter riche en tryptophane (précurseur de sérotonine et donc de mélatonine).
J’ai écrit un article à ce sujet, je vous conseille d’aller jeter un œil pour comprendre le mécanisme. Pour ma part, les outils qui fonctionnent le mieux sont la marche, le sport, le pilate, le yoga, les activités manuelles et l’écoute des sons en 3D.
Vous l’aurez compris, le système nerveux et le système hormonal fonctionnent en étroite interdépendance. Pour autant, vous pouvez remarquer que vous avez beaucoup d’outils. A présent vous avez les leviers d’action pour savoir comment retrouver vos règles quand on a un SOPK!
Pour travailler sur les causes de votre SOPK, n’hésitez pas à demander de l’aide aux professionnels de santé naturelle.
J’espère que cet article vous aura donné des clés pour vous aider à réguler votre sopk.
Aller plus loin avec la Naturopathie pour réguler votre sopk grâce à une approche globale
Je m’appelle Sophie et je suis naturopathe certifiée (l’école ou j’ai été formée est également certifiée par la Fédération Française des Écoles de Naturopathie).
Je suis thérapeute spécialisée dans les pathologies de la femme. J’ai notamment le bonheur de pouvoir aider des femmes atteintes de SOPK à régulariser leurs cycles ovulatoires. D’autres atteintes de troubles endocriniens à tomber enceinte. Je propose également des accompagnements pendant la grossesse (en plus du suivi médical). J’accompagne ainsi mes clientes (sous traitement médical ou pas) à réguler les affections ovulatoires, gynécologiques ou thyroïdiennes, dont elles souffrent. Tout cela grâce à un suivi personnalisé, qui s’appuie sur la nutrition, la micronutrition, la phytothérapie et l’hygiène de vie.
Pour dresser un bilan approfondi de votre situation et initier une prise en charge naturopathique sur mesure qui va vous aider à regagner un équilibre hormonal…n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec moi :
>> je réserve ma visio-consultation de naturopathie…