Lorsqu’un couple essaie de concevoir un enfant, toute l’attention se porte généralement sur nous les femmes. Pour autant, la fertilité masculine est tout aussi importante et améliorer un spermogramme peut être facile et assez rapide en modifiant son mode de vie.
Rappelons que dans 30 % des cas environ, c’est bien l’infertilité masculine qui est en cause. Vous l’aurez compris, la fertilité masculine est un facteur déterminant. Je me propose dans cet article, de faire un tour d’horizon assez complet pour comprendre ce qu’est un spermogramme, comment l’interpréter et surtout les conseils pour l’améliorer!
Le rôle de l’homme de la conception à la santé de l’enfant
En préconception, la femme, la future mère, occupe LA place centrale du processus de reproduction. Même dans le cas d’une grossesse extra utérine, biochimique ou si la naissance du bébé ne se déroule pas de la bonne manière, elle se sentira responsable!
En cas d’hypofertilité, la situation est identique alors que le souhait de concevoir est une histoire de couple, partagé avec le futur père!
Le rôle de ce dernier est sous-évalué alors qu’il revêt une importance cruciale!
Les 1000 premiers jours de l’enfant
Une période unique de sensibilité de l’environnement sur la sensibilité de la santé de l’enfant (et de l’adulte qu’il deviendra) a lieu pendant les 1000 premiers jours de sa vie. Nous parlons de la période qui s’étale de la conception au 2ème anniversaire de l’enfant.
L’environnement affectif, physique et l’hygiène de vie du couple contribue à la trajectoire de vie que suivra l’enfant que ce soit en termes de risques de santé ou de bien être, qu’il transmettra à son tour à ses descendants.
L’impact du style de vie du couple sur l’enfant, que ce soit des comportements sociaux, éducatifs ou l’’hygiène de vie (gestion du stress, alimentation, sport) sont autant initiés par le père que la mère.
Avant la conception même, il est clairement établi à présent que le mode de vie paternel peut impacter les gamètes du couple, autant pour les spermatozoïdes que pour l’ovocyte. Dès lors, et dans certains cas, ces impacts pourront être transmis à l’embryon lors de la conception.
Dans le domaine épidémiologique, des études scientifiques différentes ont mis en exergue que des spécificités non génétiques, acquises à partir de l’environnement de vie parentale, peuvent être transmises, influer les régulations biologiques tout le cours de sa vie, comme être transmises sur plusieurs générations.
Ce fait est considéré aujourd’hui comme un facteur prédictif important dans le risque de maladies cardio-vasculaires, métaboliques, respiratoires, neuro-psychiques, et l’infertilité…
Les observations faites chez l’homme, lors d’ une étude scientifique suédoise , ont montré que certaines causes observées de mortalité étaient liées à l’exposition des grands-pères des sujets masculins, ou des grand-mères des sujets féminins, à un déficit nutritionnel durant leur propre enfance.
Ces études suggèrent l’intérêt d’agir de façon préventive sur la santé du futur enfant et de ses descendants en optimisant le mode de vie de ses parents et en limitant les expositions environnementales entourant les premiers stades de développement de l’enfant, et ceci dès la période pré-conceptionnelle, en cas de projet d’enfant.
Qu’est-ce que le sperme ?
Le sperme se constitue, d’une part, d’une suspension concentrée de spermatozoïdes baignant dans un liquide épididymaire et de différentes sécrétions complexes provenant d’autres organes dont la prostate et les vésicules séminales, (glandes de Cowper).
Le liquide spermatique se constitue de :
20% en provenance des sécrétions épididymaires et des glandes de Cowper
20% en provenance de la prostate ou liquide prostatique.
60% en provenance des vésicules séminales ou liquide séminal.
Dans un premier temps (contraction musculeuse prostatique) les spermatozoïdes, dilués dans le liquide prostatique donnera une suspension riche en spermatozoïdes à pH acide.
Aussitôt après, (contraction secondaire) La sécrétion des vésicules séminales se fera en dispensant un liquide pauvre en spermatozoïdes et de pH alcalin.
Le résultat final donnera un mélange blanchâtre à pH neutre, contenant la totalité des spermatozoïdes.
Le volume normal se situera entre 2 et 4 ml. (OMS 2010 : valeur basse 5e percentille : 1,5 ml) et le pH final après mélange des différentes sécrétions se situe entre 7,2 et 7,4 UpH.
Un spermogramme, qu’est-ce que c’est?
Le spermogramme est une analyse médicale qui étudie certaines caractéristiques du sperme comme:
- la quantité de spermatozoïdes par millilitre d’éjaculat
- le pourcentage de spermatozoïdes dits typiques présents dans ce millilitre
- la mobilité et la motricité des spermatozoïdes
Ces caractéristiques sont des miroirs de la qualité spermatique de l’homme. Il existe néanmoins d’autres informations non visibles dans un simple spermogramme, telle la fragmentation de l’ADN, soit les dommages dans le matériel génétique du spermatozoïde..
Qualité du sperme et fertilité masculine
La production des spermatozoïdes, nommée également spermatogenèse, se déroule sur 72 jours. Tout événement altérant la spermatogénèse aura donc un impact pendant les 72 jours qui suivent, le temps d’une nouvelle production de spermatozoïdes. Si par exemple vous êtes touché par une infection qui vous donne de la fièvre, cela pourrait avoir un effet et ralentir la production de spermatozoïdes. Il faudra patienter plus de 2 mois pour une récupération complète de la spermatogenèse.
Qu’est-ce qu’un bon spermogramme?
Les médecins recherchent quatre facteurs principaux lorsqu’ils vérifient la qualité du sperme d’un homme.
Le nombre de spermatozoïdes ou Oligospermie
En moyenne, dans un millilitre de sperme, il y a entre 40 et 50 millions de spermatozoïdes.
Un nombre inférieur à 15 millions par millilitre est considérée comme faible car mécaniquement, cela réduit les chances de conception. Pour autant, un seul spermatozoïde est nécessaire pour féconder l’ovule.
Mobilité des spermatozoïdes ou Asthénozoospermie
Cette mobilité est observée au microscope afin de de voir combien de spermatozoïdes se déplacent, s’ils peuvent nager et si la trajectoire est bonne. La mesure tient compte également du déplacement libre des spermatozoïdes ou s’ils sont agglutinés (indice sur la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes).
La morphologie des spermatozoïdes ou Tératozoospermie
Il s’agit d’évaluer la morphologie des spermatozoïdes pour voir si la forme de la tête, du corps et de la queue sont porteuses de défauts évidents.
Volume du sperme ou Hypo/Hyperspermie
Il s’agit de la quantité de liquide éjaculé, dit éjaculat et des spermatozoïdes libérés. Cela donne une bonne indication sur le fonctionnement des glandes situées dans les testicules.
Parfois, il est constaté un nombre élevé de spermatozoïdes morts (Nécrozoospermie).
En l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat, les médecins parlent d’azoospermie.
Si, malheureusement, tous les paramètres ci-dessus sont altérés, les équipes médicales parlent d’un spermogramme « OATS », c’est -à -dire d’oligoasthénotératospermie.
Cas particulier de la PMA:
Si le pourcentage de 14% de spermatozoïdes normaux est retenu pour mettre en avant un sperme suffisamment fécondant pour une fécondation naturelle, en PMA les équipes jugent acceptable un taux de 4% de spermatozoïdes normaux (typiques). Pour autant, entre acceptable et optimum, il y a un potentiel d’amélioration à ne pas négliger.
Pour autant, dans le cadre d’une FIV classique, voici des résultats intéressants:
– Formes typiques supérieures à 14% = 82% de fécondation
– Formes typiques inférieures à 14% = 37% de fécondation
Vous comprenez l’importance de mettre en place des stratégies personnalisées pour augmenter le nombre de spermatozoïdes normaux!
NB: La qualité spermatique est dépendante du liquide séminal, car ce dernier est à la fois transporteur et nourricier des spermatozoïdes !
Quelles peuvent être les causes de l’infertilité masculine et des anomalies des spermatozoïdes?
La qualité su sperme et donc la fertilité d’un homme peuvent être altérées par certains facteurs. En voici les principaux et les plus courants:
Problèmes d’érection ou d’éjaculation, altération du milieu testiculaire, obstruction des conduits, pathologie de la prostate : les causes d’infertilité masculine sont multiples mais voici les principales causes de l’infertilité masculine:
- Altérations du tractus génital qui rend impossible le dépôt de sperme au fond du vagin durant le coït,
- Problèmes d’érection,
- Altérations au niveau de la production de sperme (mauvaise qualité et faible quantité),
- Anomalie du méat urinaire ; courbures très prononcées du pénis ou forte diminution de ce dernier,
- Obésité,
- Infections ou présence d’anticorps,
- Altération du nombre de chromosomes via FISH ; fragmentation de l’ADN ; phénomènes d’oxydation ; varicocèle, etc,
- Diabète, troubles de la thyroïde, insuffisance rénale et hépatique, ainsi que prise de certains médicaments, de drogues, stéroïdes anabolisants, tabac ou encore des situations stressantes.
Aller plus loin pour améliorer son spermogramme grâce à une approche naturelle de la fertilité masculine
1. Perdre son excès de poids
Les paramètres spermatiques de l’homme peuvent être altérés (stress oxydatif) par le surpoids et l’obésité, ainsi la perte de poids quand l’ indice de masse corporelle (IMC) est élevé est un levier à ne pas négliger. L’obésité peut aussi être délétère sur la capacité à concevoir mais aussi la santé de l’embryon.
La qualité des érections est également impactés par l’obésité qui peut entraîner des changements hormonaux, affecter la circulation sanguine et augmenter les risques d’infertilité masculine
2. Arrêter de fumer
Le tabagisme peut nuire à la fonction érectile et réduire le volume de sperme ainsi que la densité et la motilité des spermatozoïdes. Les fumeurs peuvent être carencés en zinc et en vitamine C, ce qui peut réduire la production de sperme.Le tabagisme et la carence en vitamine C induiront une surproduction de radicaux libres dus au stress oxydatif.
Il est à noter que les effets délétères du tabac cessent si vous arrêtez de fumer, faites vous accompagner si vous avez besoin d’aide pour stopper le tabac.
3. Réduire (voire supprimer) l’alcool
Une consommation même modérée d’alcool peut affecter la qualité du sperme. Ce dernier abaisse les niveaux de testostérone, d’hormone folliculo-stimulante (FSH) et d’hormone lutéinisante (LH), principales hormones qui contrôlent le système reproducteur. Pouvant également augmenter les taux d’oestrogènes, il est par conséquent, recommandé de diminuer drastiquement sa consommation d’alcool.
4. Évitez les drogues récréatives
Logiquement et même si des études ne l’ont pas confirmé, la marijuana, l’héroïne et la cocaïne sont délétères pour la fertilité masculine. Dans un cadre sportif, il est à noter que les stéroïdes anabolisants , les amphétamines et la méthadone affectent également la qualité du sperme.
5. Faire régulièrement de l’exercice
Il est capital d’avoir une activité physique et sportive pour maintenir une santé optimale, une bonne mobilité de la sphère ostéo articulaire, une bonne santé cardiovasculaire et un poids équilibré. Il est à noter que l’exercice physique augmentent les taux de testostérone tout en régulant la glycémie tout en permettant de réguler les tensions psychiques et nerveuses.
6. Gérer votre niveau de stress
Le stress augmente les taux de cortisol, l’adrénaline, de noradrénaline induisant sur le long terme des déséquilibres métaboliques et endocriniens. En outre, il peut réduire l’hormone lutéinisante (LH) et la testostérone. Dès lors, par plusieurs mécanismes indirects, le stress affecte également la libido Il est probable que cela puisse affecter également la qualité spermatique même si rien n’a été prouvé à ce stade.
7. Surveiller la température
La spermatogenèse n’est possible qu’à une température plus basse que celle du corps humain. A l’intérieur des bourses, la température n’excède pas 35 degrés. Pour affiner la régulation de la température, elles sont même recouvertes d’un muscle, appelé crémaster, qui les éloigne ou les rapproche du corps, selon la température extérieure.
Les spermatozoïdes sont inactifs, quand ils baignent dans la relative fraîcheur des testicules. Lorsqu’ils sont éjaculés dans le vagin, ils subissent une brutale augmentation de température.
Ce réchauffement soudain les stimulent pour partir à la recherche de l’ovule. Des testicules externes permettraient donc d’empêcher l’activation prématurée
Il est important d’éviter de rester assis pendant de longues périodes avec un ordinateur portable chaud dans la région de l’aine ou de transporter un téléphone chaud dans la poche. De même, évitez les douches et bains chauds ainsi que les saunas et hammams prolongés.
Évitez également les pantalons et sous-vêtements trop moulants. Si vous travaillez assis de manière sédentaire, particulièrement dans un environnement chaud, il est important de bouger et de sortir régulièrement.
8. Manger sainement
Une alimentation riche en acides gras saturés (charcuteries, fritures, viandes grasses, etc) et en sucrerie est liée à un sperme de plus mauvaise qualité.
Pour autant, une alimentation riche en antioxydants, oméga-3 sera la meilleure pour favoriser une bonne qualité du sperme. Il est important de faire la part belle aux fruits, légumes, céréales complètes et poissons gras pour favoriser la fertilité.
Mes micronutriments indispensables
Certains micronutriments sont excessivement importants pour favoriser une spermatogénèse de qualité, comme par exemple:
- La vitamine B9 (acide folique), naturellement présente sous forme de folates dans les oeufs, oléagineux et les légumes verts.
- Le sélénium, anti-oxydant, peut améliorer la motilité des spermatozoïdes. 2 ou 3 noix du Brésil chaque jour suffit à couvrir les besoins journaliers.
- Les aliments riches en anti-oxydants qui protègent des agressions extérieures telles que la pollution, le stress, les rayons UV, etc. Vous les retrouvez dans tous les légumes colorés, le thé vert, le cacao cru, les épices et herbes aromatiques sèches, etc.
- Des graisses de qualité, et en haut de la liste, les plus importants, les oméga 3 :
- les petits poissons gras comme les sardines, les maquereaux, les harengs, les anchois
- l’huile de noix, cameline, chanvre,
- les fruits de mer
- les oléagineux (noix, graines de chia, noisettes, amandes…)
- Le zinc et le magnésium qui ont des effets sur la sécrétion de testostérone. On les trouve principalement dans les coquillages, les huitres pour le zinc et dans les oléagineux, les bananes, l’avocat et le sésame pour le magnésium…
- Attention, le stress accentue grandement les pertes en magnésium, il peut donc être nécessaire d’augmenter ses apports si l’on a un train de vie particulièrement stressant ou de se complémenter.
N’oubliez pas de réaliser un dépistage des IST en vous faisant tester le plus tôt possible. En cas d’infection, faites vous traiter avant tout projet de conception.
Booster la fertilité masculine avec la naturopathie
Si vous essayez de fonder une famille, la bonne nouvelle est que la spermatogenèse (c’est -à -dire la fabrication des spermatozoïdes) dure environ 2 mois et demi. Il faut donc avoir une approche périconceptionnelle en adoptant de bonnes habitudes 3 mois et idéalement 6 mois avant la conception, pour voir apparaître les effets sur la qualité de vos gamètes.
Pour un accompagnement sur mesure, n’hésitez pas à faire appel à mes services : je m’appelle Sophie et je suis naturopathe certifiée et spécialisée en fertilité, troubles hormonaux et grossesse.
Je me ferai une joie de vous accompagner dans votre désir d’enfant, que ce soit en conception naturelle ou en PMA, pour vous apporter recommandations, conseils, écoute et bienveillance.
Alors cliquez sur le lien ci-après pour en savoir plus sur mon accompagnements Cô-Naissance et rejoindre les dizaines de couples que j’ai déjà aidées à devenir parents …
Pour un accompagnement sur mesure, n’hésitez pas à faire appel à mes services.
Je m’appelle Sophie et je suis naturopathe certifiée et spécialisée en fertilité, troubles hormonaux et grossesse.
Je me ferai une joie de vous accompagner dans votre désir d’enfant, que ce soit en conception naturelle ou en PMA, pour vous apporter recommandations, conseils, écoute et bienveillance.
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Cô-Naissance et rejoindre les dizaines de couples que j’ai déjà aidées à devenir parent
Sources
Pembrey, M., Saffery, R., Bygren, L. O., & Epidemiology, N. in E. (2014). Human transgenerational responses to early-life experience : Potential impact on development, health and biomedical research. Journal of Medical Genetics, 51(9), 563‑572. https://doi.org/10.1136/jmedgenet-2014-102577