Ce qui transforme un terrain, c’est une stratégie claire et la constance qui l’accompagne.

Peut-on tomber enceinte avec une endométrite chronique ?

9 Sep 2025 | Fertilité

Femme de profil regardant par une fenêtre, symbolisant le doute et l’attente face à une infertilité inexpliquée.

Peut-on tomber enceinte avec une endométrite chronique ?
C’est la question que vous vous posez peut-être depuis qu’un médecin a glissé ce diagnostic en fin de consultation… ou depuis que vous avez découvert ce terme en creusant vos échecs d’implantation.
Est-ce que c’est grave ? Cela se soigne t-il ? Est-ce que ça pourrait expliquer vos essais bébé qui n’aboutissent pas ?

Ce terme reste flou pour beaucoup, même chez les médecins. Certains vous disent que ça ne change rien. D’autres que c’est peut-être la cause de votre infertilité.
Résultat : vous êtes dans le flou. Et pourtant, chaque mois compte.

Dans cet article, on reprend les bases, mais pas à la manière des sites médicaux génériques.
Je vous partage ici ce que je vois, chaque semaine, dans mon cabinet, chez les femmes qui découvrent (trop tard) que cette inflammation chronique de l’endomètre aurait dû être prise au sérieux bien plus tôt.

Voici ce que vous devez vraiment savoir.

Comprendre ce que recouvre vraiment l’endométrite chronique

L’endométrite chronique est une inflammation persistante de la muqueuse utérine, souvent silencieuse, parfois totalement asymptomatique.
Elle se distingue de l’endométrite aiguë, généralement déclenchée par une infection post-partum ou post-intervention, qui s’accompagne de douleurs, de fièvre, et d’une prise en charge médicale rapide.

Dans la forme chronique, il n’y a pas toujours d’infection déclarée, ni de fièvre, ni même de douleurs nettes.
C’est justement ce qui la rend insidieuse : l’endomètre est altéré, inflammatoire, moins réceptif… mais sans que cela soit visible à l’échographie ou aux examens classiques.
Et tant qu’aucun médecin ne propose de faire une biopsie endométriale, le diagnostic n’existe tout simplement pas.
Dans la majorité des cas que je reçois en cabinet, les femmes n’ont jamais entendu ce terme avant plusieurs années d’essais bébé.
Il revient après une ou deux FIV infructueuses, ou des fausses couches précoces répétées, sans explication.

Certaines sont suivies depuis des mois, voire des années, sans que leur utérus n’ait jamais été exploré en profondeur.
Pas d’hystéroscopie, pas de test du microbiome endométrial, pas d’analyse du terrain immunitaire.
Juste des prises de sang “normales”, un AMH “dans les clous” et un endomètre à 7 mm “satisfaisant”.

Et pourtant, quelque chose ne colle pas.
Chez les femmes présentant un SOPK, ou celles sous contraception hormonale longue durée, le terrain est parfois plus propice à une colonisation bactérienne chronique, sans symptômes visibles.
On observe aussi un lien dans certains profils post-IVG ou post-curetage, en cas de flore vaginale fragilisée, ou de perte progressive de la glaire fertile.

Dans ces cas-là, l’endomètre semble prêt… mais ne l’est pas.
Et si l’on ne nomme pas cette pathologie, on continue d’avancer à l’aveugle.

Symptômes et signaux discrets : ce que les examens de routine ne montrent pas

L’endométrite chronique ne se manifeste pas toujours par des douleurs franches ou des pertes inquiétantes.
Au contraire, elle peut coexister avec des cycles réguliers, une ovulation détectée, et un endomètre considéré comme “satisfaisant” à l’échographie.

Mais dans de nombreux cas, les femmes rapportent des signes diffus, négligés, ou minimisés :

  • Spotting léger plusieurs jours après l’ovulation ou après les rapports
  • Impression de “tiraillements” discrets et chroniques en fin de cycle
  • Fatigue inhabituelle post-ovulatoire
  • Températures irrégulières malgré une phase lutéale censée être stable
  • Sensation de ne “pas coller au timing” malgré une bonne glaire et des rapports bien placés

Et puis il y a cette phrase, que j’entends trop souvent en cabinet :
“On m’a dit que tout allait bien, que je devais juste attendre ou me détendre.”

Cette fausse assurance, si fréquente dans les parcours d’infertilité, finit par désorienter profondément.
On se met à douter de ce qu’on ressent, à se convaincre que c’est “dans la tête”, ou qu’il faut “juste continuer”.

C’est exactement ce que je décris dans cet article, à lire si vous vous reconnaissez dans ce brouillard flou de demi-diagnostics :
Fertilité : 5 idées reçues qui sabotent vos chances

Ce que les examens de routine ne montrent pas, c’est l’état immunitaire de la muqueuse, la flore endométriale, ou la capacité réelle de l’utérus à accueillir l’embryon.
Ce qu’ils ne voient pas non plus, c’est votre ressenti cyclique pourtant souvent très révélateur lorsqu’on prend enfin le temps de l’écouter.

En cabinet, ce sont souvent ces symptômes “subcliniques” qui me mettent sur la piste :
Une patiente de 36 ans, SOPK léger, cycles réguliers, glaire bien présente… mais fatigue anormale après l’ovulation, spotting systématique 3 jours avant les règles, et échographie toujours “rassurante”.
Pourtant, la biopsie réalisée plus tard a confirmé l’inflammation chronique de l’endomètre.

Le corps parle souvent très tôt.
Mais encore faut-il que quelqu’un l’écoute.

Peut-on tomber enceinte avec une endométrite chronique : pourquoi l’implantation bloque

On parle souvent de problèmes d’ovulation, de glaire absente ou de réserve ovarienne faible.
Mais dans certains cas, l’embryon est bien là, au bon endroit, au bon moment… et pourtant il ne s’accroche pas.

Une réceptivité altérée, invisible à l’échographie

La raison peut tenir à ce que l’on appelle la réceptivité endométriale.
C’est la capacité de la muqueuse utérine à devenir un “terrain d’accueil” fonctionnel, immunologiquement tolérant, vascularisé et synchronisé avec l’embryon.
Or, l’endométrite chronique altère cette réceptivité à plusieurs niveaux.

Les cellules immunitaires présentes dans la couche fonctionnelle de l’endomètre deviennent plus agressives.
La production de certaines cytokines pro-inflammatoires augmente.
Et la vascularisation, pourtant essentielle à l’implantation, se dégrade.
Résultat : l’endomètre semble prêt, mais il ne l’est pas.
Il devient un sol instable.
Et l’embryon, même de bonne qualité, ne reçoit pas le signal moléculaire de nidation attendu.

Observation au microscope de tissu endométrial inflammé  endométrite chronique et fertilité

Une implantation qui échoue en silence

Dans certains cas, l’implantation échoue dès les premières heures.
Dans d’autres, elle réussit temporairement, mais l’embryon décroche quelques jours plus tard, donnant lieu à une fausse couche précoce, souvent considérée comme “aléatoire” ou “naturelle”.

J’ai accompagné plusieurs femmes dans ce cas :
2 FIV, embryons classés A, utérus jugé parfait… mais aucune implantation durable.
Après enquête poussée et biopsie CD138, une endométrite chronique a été confirmée.
Et surtout : traitée.
La grossesse est survenue moins de 3 mois plus tard, naturellement, sans nouveau transfert.

Pour comprendre pourquoi l’endométrite chronique peut bloquer la nidation, il faut regarder ce qui se passe au niveau de la muqueuse utérine.
Voici un comparatif entre un endomètre sain et un endomètre inflammatoire tel que je l’observe en cabinet au-delà des examens standards.

Tableau comparatif : Endomètre sain vs Endomètre inflammé

Critère Endomètre sain Endomètre avec endométrite chronique
Réceptivité Bonne synchronisation embryon‑endomètre Fenêtre d’implantation décalée ou absente
Inflammation Absente ou transitoire Persistante, cellules immunitaires activées
Vascularisation Fluide, homogène Fragile, zones d’hypoperfusion
Glaire cervicale Présente, filante Absente ou altérée
Symptômes Aucun ou discrets Spotting, fatigue post‑ovulatoire
Températures post‑ovulatoires Stables Irrégulières malgré une ovulation réelle

Ce que vous voyez ici, aucun examen de routine ne vous le montrera tel quel.
Pourtant, ce sont ces paramètres qui, en pratique, font toute la différence entre un cycle fertile… et un cycle où rien ne s’accroche.

Peut-on tomber enceinte avec une endométrite chronique après traitement ?

Oui.
Mais seulement si l’endométrite est réellement identifiée, et que la prise en charge est complète, sans raccourci.

En médecine conventionnelle, le traitement repose généralement sur une antibiothérapie ciblée, prescrite après antibiogramme ou analyse PCR.
Dans certains cas, il s’agit simplement de deux semaines d’antibiotiques.
Mais cela ne suffit pas toujours.

Après un traitement antibiotique, la recolonisation de la flore endométriale est rarement accompagnée.
On pense que l’utérus va “se remettre tout seul”.
Mais dans les faits, si la flore vaginale reste perturbée, si l’immunité locale n’est pas soutenue, si l’endomètre reste inflammatoire… la réceptivité ne revient pas toujours.

En naturopathie, c’est là que nous intervenons.
Pas pour “remplacer” le traitement médical, mais pour soutenir le terrain, restaurer les équilibres, et permettre au corps de relancer ses fonctions.
Pas de protocole magique.
Mais un travail ciblé sur :

  • l’hygiène vaginale,
  • l’immunité utérine,
  • le microbiote digestif en lien,
  • l’inflammation systémique,
  • la qualité des lipides,
  • et le stress chronique, souvent invisible et puissant.

Je pense à une patiente de 35 ans, suivie en PMA depuis 4 ans.
Deux FIV, pas d’implantation.
Endomètre “parfait” à l’écho, bonne réponse ovarienne, embryons bien notés.
Mais toujours rien.
Un spotting post-ovulatoire l’amenait régulièrement en consultation.
Une endométrite chronique a été révélée par biopsie après notre échange.
Antibiotiques + soutien terrain = grossesse spontanée trois cycles plus tard.
Et un cycle sans spotting, pour la première fois depuis des années.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé.
Mais d’un exemple parmi tant d’autres, où une hypothèse ignorée devient une piste fertile, dès lors qu’elle est prise au sérieux.

Et si c’était votre cas, sans que personne n’ait creusé la question ?

Car oui, cette situation existe plus souvent qu’on ne le pense.
Et c’est précisément ce que me racontent de nombreuses femmes en parcours, qui ont “tout bien fait”, mais chez qui rien ne s’accroche.

Peut-on tomber enceinte avec une endométrite chronique quand tout paraît “normal” ?

Vous avez passé tous les examens classiques.
On vous dit que “tout est normal”.
Et pourtant, vous n’êtes pas enceinte.
Les cycles passent, les protocoles s’enchaînent, et la sensation de tourner en rond s’installe.

C’est exactement ce que vivent mes patientes les plus lucides.
Celles qu’on qualifie trop vite d’“inexpliquées”, parce qu’aucun indicateur ne clignote franchement.
Mais qui sentent, au fond, que quelque chose bloque — sans qu’on ait encore mis le doigt dessus.

Le problème, c’est que l’endométrite chronique n’est presque jamais recherchée spontanément.
Elle est absente des parcours de base, rarement incluse dans les premiers bilans PMA, et souvent mal comprise.
Un médecin sur deux vous dira que “ça ne change pas grand-chose”, ou que “le traitement est léger, donc inutile de s’inquiéter”.
Et pourtant, dans les faits, elle est présente dans jusqu’à 30 à 40 % des cas d’infertilité inexpliquée, et dans un tiers des échecs d’implantation sous FIV.
Sauf qu’on ne le découvre qu’après plusieurs tentatives ratées. Parfois trop tard.

J’ai consacré un article entier à ces situations où tout semble normal, mais où le vrai problème est ailleurs :
Infertilité inexpliquée : ce qu’on ne vous a pas dit, et qui change tout

Sophie naturopathe spécialisée en fertilité, en consultation individuelle sur un dossier de fertilité complexe

Ce lien entre endométrite et fertilité, je le vois chaque semaine

Ce n’est pas une hypothèse sortie d’un forum.
C’est un point d’aveuglement structurel, qui traverse la plupart des parcours de fertilité sans jamais être interrogé sérieusement.
Je rencontre chaque semaine des femmes qui ont fait tout ce qu’on leur a demandé de faire :
analyses, échographies, stimulation, progestérone, complémentation…
Et pourtant, l’endomètre ne tient pas. Rien ne s’accroche. Ou ça décroche, toujours au même moment.

Pas de vraie douleur, pas de vrai signal, juste une impression de décalage subtil que personne n’a pris au sérieux jusque-là.

Mais ça suffit à tout faire basculer.
C’est dans ces situations-là que je suis le plus utile.
Quand tout a déjà été tenté, mais sans cohérence.
Que l’endomètre semble prêt mais ne coopère pas.
Quand le lien entre endométrite et fertilité est ignoré ou sous-estimé alors qu’il est peut-être la pièce manquante.

Il ne s’agit pas d’essayer autre chose.
Il s’agit de comprendre ce qui empêche, biologiquement, que cela fonctionne.
Et de bâtir une réponse à la hauteur de cette complexité.

Ce que je fais dans l’accompagnement Fertilinat

Dans cet accompagnement, on :

pose des hypothèses solides, à partir de votre histoire, pas d’un tableau standard
lit les signaux invisibles, que les bilans classiques ne relient jamais à la fertilité
restaure un endomètre fonctionnel, pas seulement un endomètre “épais à J21”
vérifie ce qui doit l’être, au lieu d’empiler des tentatives à l’aveugle

Si vous êtes à ce moment précis du parcours

→ en veille,
→ lucide,
→ prête à changer de cadre,
→ mais sans perdre encore six mois à “voir si ça marche”…

Si votre question reste « Peut-on tomber enceinte avec une endométrite chronique », il faut maintenant passer d’une hypothèse à une lecture structurée de votre terrain.

Alors je vous invite à remplir le questionnaire de candidature Fertilinat.
Pas pour réserver une place.
Mais pour me permettre d’analyser votre situation, et décider si je suis la bonne personne pour vous accompagner maintenant.

Accéder à la candidature par ici

Ce que je regarde, en naturopathie, chez les femmes concernées

Il ne suffit pas de savoir qu’une endométrite est là.
Encore faut-il comprendre pourquoi elle s’est installée, et comment elle perturbe la fertilité, cycle après cycle.

Dans ma pratique, je ne m’arrête jamais à un diagnostic posé ailleurs.
Je cherche à reconstruire une lecture globale du terrain : ce qui a permis l’inflammation, ce qui la nourrit, et ce qui l’empêche de se résorber.

Chez la plupart des femmes concernées, je retrouve :

  • Un microbiote vaginal ou digestif fragilisé, souvent passé sous silence
  • Une immunité utérine instable, sans signe clinique flagrant
  • Un historique de stérilet, fausses couches, traitements hormonaux ou infections chroniques
  • Une inflammation de bas grade, jamais abordée autrement que par l’alimentation
  • Et surtout : une grande confusion entre ce qui a été tenté… et ce qui a été réellement exploré

Mon rôle, ce n’est pas de tout refaire.
C’est de poser un cadre. Un système cohérent, lisible, pour savoir où agir, et dans quel ordre.

À noter : questions fréquentes autour de l’endométrite

Endométrite ou endométriose, quelle différence ?
L’endométrite est une inflammation de la muqueuse utérine.
L’endométriose désigne la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus.
Les deux peuvent coexister, mais ne doivent pas être confondues.

L’endométrite peut-elle entraîner des fausses couches à répétition ?
Oui. Elle peut empêcher l’implantation ou provoquer des décrochements précoces, souvent classés comme “aléatoires”.
C’est une des causes possibles à explorer quand les pertes de grossesse se répètent sans explication claire.

Faut-il faire le test EMMA ou ALICE ?
Ces tests peuvent, dans certains cas, aider à mieux comprendre l’état de la flore endométriale.
Je ne les prescris pas, mais je peux vous aider à en lire les résultats, et à savoir s’ils sont utiles dans votre situation.

Ce qu’il faut retenir

  • Oui, on peut tomber enceinte avec une endométrite chronique — mais pas sans stratégie.
  • Ce diagnostic est souvent ignoré, ou mal interprété.
  • Ce n’est pas un détail : c’est un levier fondamental de réceptivité endométriale.
  • Une implantation réussie dépend rarement d’un seul facteur.
  • Mais quand l’endomètre est inflammé, tout le reste devient instable.

Le problème n’est peut-être pas votre ovulation, votre âge ou votre stress.
Le problème est peut-être quelque chose qu’on n’a jamais regardé au bon endroit.

Sources et références utiles

Cicinelli E. et al. (2018)Chronic endometritis in women with unexplained infertility: prevalence and effects of antibiotic treatment.
👉 Étude montrant une prévalence de 57 % d’endométrite chronique chez des femmes infertiles sans cause identifiée. Amélioration nette après traitement antibiotique.
PubMed – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29135053/

Cicinelli E. et al. (2015)Chronic endometritis: a frequent cause of repeated implantation failure detected by hysteroscopy.
👉 L’endométrite chronique touche environ 30 % des femmes avec des échecs répétés d’implantation. Résultats FIV améliorés après traitement.
PubMed – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25385744/

Gu J. et al. (2023)Prevalence and treatment outcome of chronic endometritis in women with unexplained infertility: a retrospective cohort study.
👉 Prévalence de 52 % d’endométrite chronique. Taux de grossesse clinique à 61 % après traitement.
BMC Women’s Health – https://bmcwomenshealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12905-023-02499-6

Hiratsuka D. et al. (2025)Association between endometrial microbiota and pregnancy outcomes: combination of diagnostic tools.
👉 Importance de la flore endométriale. Dysbiose présente chez 53 % des femmes testées. Traitement combiné (antibio + probiotiques) = meilleurs taux de grossesse.
Nature – https://www.nature.com/articles/s41598-025-92906-9

Elnashar AM (2021)Role of endometrial microbiome in unexplained infertility and recurrent implantation failure: a narrative review.
👉 Revue expliquant le lien entre dysbiose, inflammation endométriale et troubles de l’implantation.
MEFS Journal – https://mefj.springeropen.com/articles/10.1186/s43043-020-00050-3