Cystite à Répétition : la Naturopathie au Secours des Femmes !

Une porte de toilettes pour femmes fermée, qui symbolise le fait d’en finir avec les infections urinaires récidivantes

Antibiotiques, remèdes naturels, traitement sans ordonnance, quels sont les meilleurs moyens de prévenir une infection urinaire et de la soulager ? Cette question, un peu provocante, n’a pas du tout pour but de remettre en cause les solutions médicales établies. Au contraire, je l’aborde plutôt pour aller plus loin, parce qu’il me semble essentiel de réfléchir à une prise en charge holistique de cette maladie. En effet, les infections de l’appareil urinaire sont très fréquentes et elles sont souvent rapidement soignées. Pourtant, elles présentent un risque important d’évoluer vers une cystite récidivante, notamment chez les femmes. Il devient alors nécessaire de compléter la prise en charge médicale pour combattre cette maladie efficacement. De l’antibiothérapie à la naturopathie, découvrez donc dans cet article, tout ce que vous devez savoir pour éviter les cystites à répétition et réussir à vous en débarrasser !

Comprendre l’infection urinaire de la femme et savoir en reconnaître les premiers symptômes

Comprendre les causes réelles des infections des voies urinaires pour mieux les soigner

Bien comprendre les causes des infections urinaires est essentiel pour pouvoir mettre en place les mesures dont vous avez besoin pour vous soigner et pour éviter d’éventuelles récidives. En fait, c’est une contamination bactérienne de l’appareil vésical qui est à l’origine des cystites infectieuses (cet article se limite à ce cas de figure qui est le plus fréquent). Il s’agit généralement d’entérobactéries provenant de la flore intestinale qui viennent coloniser la vessie. 

En effet, l’intestin élimine régulièrement des bactéries, de façon tout à fait naturelle, par voie rectale.  De plus, certains événements alimentaires (ex. : consommation d’aliments très épicés) ou un déséquilibre de la flore intestinale – que l’on appelle dysbiose – peuvent aussi favoriser ce phénomène d’extériorisation d’agents microbiens. Ces germes vont ainsi pouvoir migrer grâce au film hydrolipidique qui entoure la région anale pour aller contaminer d’abord l’urètre, puis la vessie de leur hôte.

Dans 70 à 95 % des cas, ce sont des colonies d’Escherichia coli (ou E. coli) qui sont responsables de la contamination. Cette souche bactérienne est dite commensale lorsqu’elle est dans l’intestin, c’est-à-dire qu’elle est inoffensive. Elle contribue même, au contraire, au bon équilibre du microbiote intestinal. En revanche, elle peut acquérir des facteurs de virulence qui vont la transformer en un agent pathogène, lorsqu’elle change d’écosystème. C’est le cas, par exemple, lorsqu’elle vient coloniser les voies urinaires. 

Ces agents microbiens virulents se caractérisent notamment par : 

  • des flagelles, qui facilitent leur propagation de l’urètre vers la vessie (puis vers le rein, en cas de complication) ;
  • des adhésines, qui sont des structures à leur surface leur permettant de se fixer aux cellules de la paroi vésicale (les cellules épithéliales) et de coloniser ainsi la vessie.

Lorsque la colonie bactérienne se fixe à l’épithélium de la vessie, elle se réorganise en une forme de biofilm. Cette structure est très avantageuse pour le germe. En effet, la vessie est un environnement hostile pour les bactéries (ex. : absence de nutriments), et ce film bien ancré dans le tissu pariétal va leur permettre : 

  • d’exploiter des nutriments et ressources cellulaires de l’hôte qui vont l’aider à survivre (ex. : du fer) ;
  • d’échapper plus ou moins efficacement au système immunitaire de son hôte pour continuer à se propager, voire pour provoquer des rechutes ;
  • de mieux se protéger pour résister aux traitements antibiotiques. 

Tout cela provoque une inflammation qui est à l’origine des symptômes caractéristiques de la cystite, que nous allons découvrir tout de suite…

Savoir reconnaître les symptômes d’une cystite

Les symptômes d’une infection urinaire apparaissent généralement assez brutalement : 

  • La personne se met à ressentir l’impression de devoir uriner très souvent, alors même que de très faibles quantités d’urine sont éliminées à chaque fois (pollakiurie).
  • La miction s’accompagne d’une sensation de brûlure et devient donc douloureuse.
  • L’urine présente un aspect trouble et une odeur assez forte et inhabituelle, voire désagréable.
  • Il arrive également d’observer des traces de sang dans les urines.
  • Une impression de pesanteur ou de douleur vient envahir le bas du ventre.
Jeune femme se tenant le bas du ventre pour soulager l’impression de lourdeur causée par l’inflammation de la vessie.

La fièvre est un signe clinique inhabituel dans le tableau clinique des cystites. D’ailleurs, elle doit éveiller toute votre vigilance, si vous en aviez, parce qu’elle peut laisser craindre d’importantes complications comme par exemple la pyélonéphrite aiguë (infection située dans un rein et son uretère) . D’une manière générale, si vous observez les symptômes décrits ci-dessus, consultez rapidement un médecin. Ils sont, en effet, symptomatiques d’une infection urinaire en phase aiguë (ou plus scientifiquement : la phase inflammatoire). Lui seul pourra vous prescrire le traitement qui vous permettra de guérir de votre cystite rapidement.

Une fois que la propagation bactérienne est jugulée, votre état va s’améliorer en quelques jours seulement. Mais pour combien de temps ? Les récidives sont fréquentes chez les femmes, voyons justement tout de suite pourquoi…

Être vigilant face à l’infection urinaire de la femme : attention, les facteurs de risque sont défavorables…

Les femmes sont deux fois plus exposées au risque d’infection urinaire que les hommes. Environ 50% des femmes seraient ainsi victimes d’un épisode infectieux, au moins une fois dans leur vie. L’une des principales causes de cette vulnérabilité est l’anatomie de leur système urinaire.

Schéma anatomique représentant le système rénal féminin.

En effet, la proximité de l’orifice sexuel et du sphincter anal facilite la migration de germes du rectum (ou du côlon) vers le système rénal. De plus, l’urètre féminin, qui est le canal reliant la vulve à la vessie, est beaucoup plus court (2,5 à 4 cm) que celui des messieurs (20 à 25 cm). Les bactéries peuvent donc l’atteindre bien plus facilement pour la contaminer. 

Par ailleurs, certaines périodes de la vie des femmes les exposent également davantage à la maladie et constituent donc des facteurs de risque importants : 

  • La grossesse :
    L’utérus devient plus volumineux pendant la grossesse et tend à comprimer l’appareil vésical. L’écoulement urinaire s’en trouve ralenti (« stase urinaire ») et la vessie ne se vide plus complètement. C’est ce qui prédispose plus particulièrement les futures mamans à l’infection urinaire.
  • La ménopause :
    Les modifications de l’équilibre des hormones féminines se caractérisent par une baisse des œstrogènes, au moment de la ménopause. La paroi du canal de l’urètre et de la vessie s’en trouve alors altérée, ce qui favorise la colonisation bactérienne. Les femmes ménopausées sont ainsi plus à risque d’être contaminées.
  • La période d’activité sexuelle :
    L’entrée dans la vie sexuelle ou les périodes d’activité sexuelle intense peuvent constituer un facteur de risque. Certaines femmes se plaignent effectivement d’une contamination de leur appareil urinaire après avoir eu des rapports sexuels, voire après chaque relation sexuelle (pour les cas les plus préoccupants). Il semblerait que l’utilisation de spermicides augmenterait le risque de développer un épisode infectieux, même si ce n’est probablement pas la seule cause de ces cystites post-coïtales.

Sachant tout cela, comment faire face à l’infection urinaire dont vous souffrez peut-être aujourd’hui ?

Soigner les infections des voies urinaires en phase aiguë (inflammatoire) et les récidives : réponses aux 4 questions les plus fréquentes

Est-ce qu’une infection urinaire peut passer toute seule ou y a-t-il des risques de complications ? 

J’ai pu lire sur Internet, que de nombreuses femmes s’interrogent : « Est-ce qu’une infection urinaire peut passer toute seule sans traitement ?». Lorsque la pathologie est en phase inflammatoire, c’est malheureusement impossible. La colonisation bactérienne de l’appareil vésical est telle (nous ne parlons ici que des cystites infectieuses), qu’il n’y a pas d’autres alternatives que de consulter son médecin pour recevoir une prescription médicale.

Vous pouvez certes vous tourner vers des thérapeutiques naturelles ou de la médecine douce pour soulager ponctuellement les symptômes de l’inflammation urinaire. Mais ces alternatives ne peuvent pas remplacer une antibiothérapie. Il est d’ailleurs d’autant plus important d’agir vite que les pathogènes continuent à se propager rapidement de la vessie vers l’uretère puis vers le rein. 

En fait, l’atteinte infectieuse rénale, appelée pyélonéphrite, est l’une des complications les plus redoutables de la maladie. Il faut absolument l’éviter. Cela me conduit donc tout naturellement à vous parler plus en détail de la prise en charge médicale de ces affections urinaires :

Comment soigner un épisode infectieux : quels examens bactériologiques et traitements ?

Lorsque vous irez consulter votre médecin, il vous prescrira un ou quelques examens médicaux, selon vos antécédents, avant d’aborder la question du traitement. Certains tests sont effectivement plus indiqués pour des patientes qui souffrent d’infections urinaires récurrentes. Les femmes qui viennent pour un premier épisode infectieux n’ont, en revanche, souvent besoin que d’une confirmation rapide du diagnostic clinique. Voici donc quelques informations sur ces tests diagnostiques qui peuvent vous être prescrits et ce qu’il y a schématiquement à en attendre :

  • La bandelette urinaire :
    Elle va permettre au professionnel de santé de confirmer sa suspicion d’une pathologie infectieuse grâce à l’évaluation du nombre de leucocytes ou globules blancs présents dans l’urine (une numération élevée peut être le signe d’une contamination infectieuse).
  • L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) :
    Ce test urinaire permet notamment (mais pas uniquement) de détecter la présence d’un germe dans les urines et de le quantifier.
  • L’antibiogramme :
    Cet examen médical consiste à tester l’efficacité d’une quinzaine d’antibiotiques sur la bactérie pathogène identifiée. C’est donc le test diagnostic qui oriente la décision médicale vers une famille d’antibiotiques en particulier pour le traitement.

Mains d’une personne saisissant une plaquette d’antibiotiques dont elle en extrait un comprimé, pour suivre le traitement prescrit par son professionnel de santé pour lutter contre une cystite en phase inflammatoire.


Le médecin dispose donc de tout un arsenal de tests médicaux pour appuyer son diagnostic sans ambiguïté, même si le tableau clinique (les symptômes détaillés plus haut) est déjà suffisamment clair en soi, en principe. Le traitement de choix des inflammations urinaires est l’antibiothérapie. Il vous en débarrassera facilement, surtout si c’est votre première cystite. 

Néanmoins, il est essentiel de souligner l’importance de suivre le traitement antibiotique jusqu’au bout, conformément à la prescription médicale. En effet, nous avons vu que le risque naturel de récidive est malheureusement élevé chez les femmes. Il est donc essentiel d’essayer de le limiter au maximum… Si malgré cela, vous êtes quand même victime d’un nouvel épisode infectieux, alors voici la marche à suivre :  

Que faire si votre cystite rechute après un traitement antibiotique ?

Si votre infection urinaire rechute après un traitement antibiotique, cela peut signifier que vous avez un terrain vulnérable. Dans ce cas, vous devez d’abord consulter votre praticien pour partir sur une nouvelle antibiothérapie. Mais vous gagnerez aussi à mettre en place quelques mesures prophylactiques pour limiter le risque d’une nouvelle récidive de votre cystite. 

Les principales habitudes qu’il est recommandé d’adopter au quotidien consistent à : 

  • Boire au moins 1,5 litres d’eau par jour et de liquides non alcoolisés, car cela tend à diminuer la concentration bactérienne dans la vessie ;
  • Ne pas vous retenir d’uriner quand vous en ressentez le besoin : cette habitude prise dans l’enfance constitue probablement un risque ;
  • Vider complètement votre vessie lorsque vous urinez pour éviter qu’un résidu d’urine, propice à la multiplication d’éventuelles bactéries, ne puisse persister ; 
  • Lutter contre la constipation qui tend à favoriser l’accumulation de germes à proximité de l’appareil urinaire;
  • Porter des sous-vêtements en coton qui sont plus respirants que les textiles synthétiques ;
  • Éviter de porter des vêtements moulants et privilégier les matières naturelles.
Jeunes filles en sous-vêtement de coton, une matière naturelle qui contribue à prévenir les récidives chez les patientes souffrant d’infection urinaire chronique.

Quelques règles simples d’hygiène intime sont également très utiles pour prévenir les contaminations bactériennes de votre système urinaire :

  • Bannir les douches vaginales et les bains moussants ;
  • Ne pas utiliser de produits d’hygiène intime parfumés et lavez-vous régulièrement ;
  • Faire attention à vous essuyer d’avant en arrière après être allé aux toilettes car les selles contiennent de nombreux germes provenant du côlon ;
  • Limiter l’utilisation des tampons et protège-slips ;
  • Penser à uriner tout de suite après chaque rapport sexuel si l’épisode infectieux survient habituellement dans ce contexte et éviter l’usage de spermicides.

Toute cette prophylaxie est assez simple à organiser. Néanmoins, son utilité n’est pas à sous-estimer. Elle vous aidera à ne pas laisser dériver votre infection urinaire vers une forme récurrente qui peut être beaucoup plus difficile à traiter, comme nous allons le voir tout de suite…

Comment soigner une cystite à répétition ou récidivante ?

Soigner une cystite récidivante est loin d’être trivial. Malheureusement beaucoup trop de femmes doivent faire face à ce défi. Selon les statistiques de l’Assurance Maladie, un tiers des femmes ayant déjà souffert d’une rechute connaîtront un 3e épisode infectieux. De rechute en récidive, c’est ainsi que certaines patientes sont entraînées dans un cycle d’infections urinaires récurrentes.

Si vous souffrez de quatre épisodes infectieux par an (ou plus), vous êtes alors atteinte d’une infection urinaire récidivante, comme le corps médical la qualifie. La prise en charge des cystites récurrentes est déjà complexe, mais celle de cette forme pathologique peut devenir un réel défi. En effet, l’utilisation fréquente d’antibiothérapies pose deux difficultés :

  • L’émergence de phénomènes de résistance bactérienne : les germes s’adaptent aux traitements utilisés et deviennent d’autant plus difficiles à traiter que le nombre d’antibiotiques existants est limité ;
  • L’altération des flores de l’organisme : l’effet bactéricide des thérapies agit aussi sur les microbiotes et provoque des déséquilibres (dysbiose) qui peuvent contribuer à favoriser de nouveaux épisodes infectieux.

Alors pour sortir de cette spirale, la priorité est de tout mettre en œuvre pour éviter les rechutes, de façon naturelle. Une baisse de la fréquence des récidives va effectivement vous permettre de réduire votre exposition aux antibiotiques. Une fois ce cercle vertueux amorcé, vous pourrez enfin espérer venir à bout de cette maladie.

La naturopathie est donc un levier utile pour enclencher ce processus de lutte contre les cystites à répétition puisqu’elle n’a pas les effets indésirables des antibiothérapies. D’ailleurs, elle peut même vous aider à renforcer naturellement l’équilibre de votre microbiote dont le rôle est si important pour vous protéger des contaminations.

S’appuyer sur la naturopathie pour prévenir les cystites à répétition naturellement et s’en débarrasser

La naturopathie dispose de plusieurs solutions de traitement naturelles pour éviter les cystites à répétition. Nous allons aborder dans cette partie quelques-unes des pistes les plus recommandées de cette approche holistique de la santé par la nature.

La canneberge : un remède naturel ancien des « troubles » de la vessie qui est toujours d’actualité

La canneberge (ou cranberry en anglais) est un remède naturel ancestral connu pour ses vertus sur les problèmes de reins et de vessie. Ce fruit contient des proanthocyanidines de type A (PACs) qui appartiennent à une classe de polyphénols que l’on retrouve dans un certain nombre de plantes (ex. : myrtilles, pépins de raisin). Aujourd’hui, les scientifiques s’attachent à évaluer le réel bénéfice de l’utilisation de cette airelle dans la prise en charge des infections vésicales. 

Plusieurs études ont notamment montré que cette molécule présenterait une activité anti-microbienne intéressante. C’est en inhibant la fixation de la bactérie à la paroi du système urinaire (notamment en jouant sur l’interaction de l’adhésine bactérienne avec son récepteur sur les cellules) que ce principe actif pourrait limiter le risque de contamination. C’est ainsi que la Haute Autorité pour la Santé préconise son utilisation dans le cadre de la prise en charge prophylactique de la cystite récidivante. 

Alors évidemment, l’idée n’est pas de vous conseiller d’ingurgiter des quantités phénoménales de jus de canneberge. Il ne s’agit pas d’un remède de grand-mère mais bien d’une mesure prophylactique pour la prévention des cystites récurrentes. Dans ce cadre-là, la posologie recommandée par le corps médical est de 36 mg de proanthocyanidine A par jour. Si ces suppléments sont vendus librement sans ordonnance, des études ont montré que la plupart d’entre eux n’étaient pas efficaces, du fait d’une dose bien insuffisante en principe actif. Alors, je vous recommande de vous tourner vers votre naturopathe pour un conseil professionnel avisé. Pour ma part, je ne conseille que des préparations éprouvées à mes patientes, dont je suis sûre de la qualité et de l’adéquation à leur profil personnel. 

Les probiotiques : le levier de naturopathie qui renforce votre flore et vous aide à prévenir les cystites à répétition

Il semble logique de considérer l’utilisation des probiotiques dans la prévention des infections urinaires récurrentes puisque ces microorganismes vivants contribuent à l’équilibre des flores de l’organisme. Nous avons vu que l’utilisation répétée d’antibiotiques dégrade le microbiote. Or les scientifiques ont montré l’existence d’une flore urinaire (connectée à celle du système vaginal). Il est donc facile d’imaginer l’importance d’en préserver l’intégrité pour lutter contre les récidives.

Coupelles dans lesquelles sont présentées différents types de compléments probiotiques (gélules, comprimés, etc.) pour le traitement prophylactique des infections urinaires à répétition.

La composition de cet écosystème uro-vaginale se caractérise par l’abondance de certaines souches bactériennes particulières : celle du genre Lactobacillus. Ce sont des bactéries lactiques, qui utilisent les mêmes récepteurs que les germes pour se lier aux cellules de la vessie. Ce phénomène de compétition est l’un des mécanismes qu’elles utilisent pour inhiber la fixation des agents pathogènes aux cellules de la paroi vésicale, comme cela a pu être démontré in vitro

Ces lactobacilles possèdent également des propriétés anti-microbiennes : ils acidifient leur milieu (la production d’acide lactique abaisse le pH) et libèrent des métabolites toxiques pour les pathogènes (du peroxyde d’hydrogène et des bactériocines). Le gros avantage de ces microorganismes est donc qu’ils sont capables de prévenir la contamination des voies urinaires que la souche virulente soit résistante aux antibiotiques ou pas. Or nous avons vu que les patientes souffrant de cystites à répétition ont souvent à faire face aux résistances bactériennes.

Il semble donc très intéressant d’utiliser des probiotiques contenant des bactéries lactiques dans le cadre d’une approche holistique de prévention des infections urinaires récidivantes. Si on les trouve naturellement dans notre alimentation (par ex. dans des produits fermentés comme le yaourt), l’idéal est de vous supplémenter, dans le cadre d’une utilisation prophylactique. Ces compléments sont généralement administrés par voie orale (ex : gélules) ou par voie vaginale (ex : ovules). Prenez conseil auprès de votre thérapeute en Naturopathie pour optimiser l’efficacité de ces remèdes contre les cystites à répétition. En effet, la forme galénique (mode d’administration oral, vaginal, etc.) des probiotiques, mais aussi leur composition bactérienne et la possibilité de les combiner avec d’autres remèdes naturels, sont autant de paramètres à considérer pour venir à bout des récidives.

Le D-mannose : une solution de traitement naturel qui contribue à la réduction du risque de contamination récurrente des voies urinaires

Le D-mannose est un sucre monosaccharide de la famille du glucose dont il est épimère en C2 (au cas où vous connaîtriez un petit peu la Biochimie…). Ce sucre est non assimilable par l’organisme, contrairement au glucose qui est stocké dans le foie. Lorsqu’il est ingéré, il est donc absorbé par l’intestin, mais il est ensuite aussitôt éliminé naturellement de l’organisme par le rein et la voie urinaire.

Indépendamment de sa faible absorption par l’organisme, le D-mannose est une molécule qui est aussi naturellement présente dans l’organisme. Il se situe au niveau des récepteurs des cellules tapissant la vessie. Il sert donc de point d’ancrage aux bactéries qui l’utilisent pour se fixer à la paroi vésicale et se propager. Nous avons vu que les pathogènes arrivent ainsi à former un film bactérien qui renforce leur virulence et cause l’inflammation observées lors d’une cystite.

Dans ce contexte, on comprend que la prise de D-mannose exogène peut jouer un rôle de compétiteur avec les molécules déjà présentes à la surface des cellules pariétales. Ce sucre ingéré va ainsi capter les bactéries pathogènes en suspension dans la vessie, lors de son passage, et les entraîner avec lui dans l’urine. Les études suggèrent qu’il contribuerait aussi à décrocher les germes déjà fixés à la muqueuse vésicale.

La prise de D-mannose constitue donc une piste de Naturopathie intéressante si vous souffrez de cystites à répétition. Il contribue, en effet, à inhiber l’ancrage de l’agent infectieux dans la vessie et à prévenir ainsi les récidives. Cependant, il est essentiel d’utiliser le mannose à des doses adaptées, pour éviter certains effets indésirables.

À SAVOIR

Tous les remèdes naturels, dont nous avons parlés dans cet article, contiennent des principes actifs. C’est pour cela qu’ils peuvent vous aider à prévenir les infections urinaires récurrentes. Néanmoins, comme pour tous les composés de ce type, il est nécessaire de vous laisser conseiller par un praticien expérimenté, pour les utiliser sans risque et aux doses appropriées à votre situation. 

Optimiser sans danger les bénéfices des traitements à base de plantes grâce aux conseils de votre naturopathe – spécialiste de l’accompagnement des femmes

Spécialiste des techniques naturelles de prévention de la santé, je suis naturopathe certifiée de la Fédération Française des Écoles de Naturopathie. J’ai à cœur d’accompagner les femmes, en particulier aux moments importants de la vie. Des affections comme le SOPK ou l’infection urinaire, à la gestion de la fertilité, de la grossesse ou de la ménopause, n’hésitez pas à réserver une consultation en ligne (vidéoconférence), pour un conseil professionnel dans le confort de votre domicile.

Sources

Le diagnostic, le traitement et l’évolution de la cystite
Ameli –  site de l’Assurance Maladie

Cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante, de la femme
Fiche de la Haute Autorité de Santé

Culturing of female bladder bacteria reveals an interconnected urogenital microbiota
Nature Communications volume 9, Article number: 1557 (2018) 

Urinary tract infections: epidemiology, mechanisms of infection and treatment options.
Nat Rev Microbiol. 2015 May; 13(5): 269–284

Proanthocyanidins: A comprehensive review
Biomedicine & Pharmacotherapy. Volume 116, August 2019, 108999

The urinary microbiome and biological therapeutics: Novel therapies for urinary tract infections
Microbiological Research. Volume 259, June 2022, 127010

Role of D-mannose in urinary tract infections – a narrative review
Ala-Jaakkola, R., Laitila, A., Ouwehand, A.C. et al. 
Nutr J. Volume 21, 18 (2022).

Graphisme : montage de la photo de couverture et adaptation du schéma anatomique de l’appareil rénal féminin par Sabrina Kammerer

Sophie Rodriguez, Naturopathe à Lyon

14 mai 2022

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